Wall of sh@me

wall of shame IA droits d'auteur

23 avril, Journée mondiale du livre et du droit d'auteur, comme cela sone bien... et faux à la fois.

Une protection présente, mais limitée

Le France peut s'enorgueillir de bien défendre ses auteurs, par rapport à d'autres pays. Les droits d'auteur sont un domaine légal à part entière, parfois obscur, mais extrêmement puissant. Pour s'en donner une idée ? Imaginez utiliser la tête d'Astérix pour faire le logo de votre entreprise, sans rien demander à personne ?

Plusieurs organismes sont chargés de négocier avec les GAFAMs, les télés, les organisateurs d'événements, les médias etc. pour défendre les droits des auteurs, et leur reverser des euros. On peut citer la SACEM ou encore l'ADAGP.  De quoi parle t-on? Et bien si vous allez à une fête de village, il y a une animation musicale: la SACEM perçoit des droits auprès de la mairie. Vous allez à la médiathèque, vous empruntez une BD de Titeuf. Vous ne l'avez pas acheté, mais des droits sont reversés à ZEP par un mécanisme que je vous épargne.

Mais ces dispositifs sont bien fragiles car contournables.

Une question d'éducation

C'est sur internet, ben c'est gratuit ! Et ben non, pas du tout. Pourtant vous êtes des milliers à récupérer des photos, des dessins, des animations GIF et attention, il ne s'agit pas d'un usage privé là, c'est pour mettre sur vos diaporamas, parfois vos supports formation, sinon sur vos blogs ou posts à vocation commerciale. Il faut dire que c'est tentant... du vol sans être vu. Enfin, pas toujours, google lance des alertes... Mais l'artiste lui ne perçoit rien, comment vit-il, comment crée-t-il ? Ces éléments contribuent à votre visibilité, il doivent être rémunérés.

Puis, l'IA s'en mêle, récupère tout ce qu'elle trouve (d'humain) sur internet et réalise ses compositions.

La soumission des cerveaux

Je ne sais pas s'il s'agit d'un coup de grâce avec l'IA. Ce dont je suis persuadé, c'est que nous sommes face à un choix politique. Souhaitons-nous une société sans oeuvres de l'esprit ? C'est à dire sans journalistes, sans écrivains ni poètes, sans compositeurs, sans chanteurs, sans peintres ni dessinateurs, sans metteurs en scène, sans créateurs de jeux ? Voulons nous réellement être inspirés chaque jour par des intelligences artificielles, n'allons nous pas devenir des robots nous mêmes ?

(ci-dessus, "Bonjour les dégIAts", ou encore "wall of sh@me", avec un hommage à Théa, artiste déjantée et rebelle)

Voir la page de l'UNESCO sur les droits d'auteur

 

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